Chansons
A d'elle
Adèle
adèle
Adèle araignée
Adèle dragon
Balade
Bateau
Bon fol
Brouette
Bulles
C'est toi qui as vrai
Chansonnette
Chantiers de cuisine
Coquelicots
Cousin
Dampftractor
dr Ferdinand isch gstorbe
Entre deux siestes
Fliquette
Futur assez simple
Génisse
Gisèle
Helvétia
J'ai l'temps
J'aurais jamais pensé
Je pète
Jéza
Joli foutoir                    
J'suis là comme un con
La chèvre
La fille du tracteur
La main verte
La Suisse
La tondeuse à gazon
La vache
Le chanteur
Le cycliste
Le goéland
Le short
Le siphon
Le taureau à bretelles
Le tilleul
Les 4 saisons
Les limaces
Les patates
Les petites graines
Les vieux
Les waters
L'herbe du printemps
Marcel
Marie Marie
Matin doux
Mon bœuf à moi
Morpion
N'importe qu'elle
Noroît
Odile
Ortie
Page grise
Papa Noël
Poêle à frire
Poisson scie
Qu'est-ce que je fais sur scène
Rhododendrons
Rockaniche
Tango d'la misère
Téléski
Tes yeux
Vacances
Vieille chanson du jeune temps





 

 



  Vieille chanson du jeune temps
(Victor Hugo / Bel Hubert)
 
 


Je ne pensais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais pas
Mais je ne sais plus de quoi.

J'étais froid comme le marbre ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son oeil me disait
Son oeil semblait dire: « Après ? »

La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J'allais ; j'écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.

Moi, seize ans, et l'air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles se…
Et les merles me sifflaient.

Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches
Je ne vis pas tant ……
Je ne vis pas son bras blanc.

Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.

Rose défit sa chaussure,
Et mit, d'un air ingénu,
Son petit pied dans l'eau pure
Je ne l’ai pas vu
Je ne vis pas son pied nu.

Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Soupirer je crois
Et soupirer quelquefois.

Je ne vis qu'elle était belle
Qu'en sortant des grands bois sourds.
« Soit ; n'y pensons plus ! » dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours.